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Malgré les améliorations constatées dans la technologie de l’information et de la communication (TIC), le progrès en Algérie reste peut important dans ce domaine en comparaison avec ceux enregistrés par d’autres pays qui enregistrent de meilleures performances en termes d’accès aux technologies.

Les statistiques de 2013 montrent qu’uniquement 54% des écoles algériennes sont connectées à internet. Tandis que la Tunisie par exemple est en tête du classement puisque plus de 80% de ses établissements scolaires le sont déjà. Ce pourcentage au sein du développement de la technologie met l’Algérie dans une situation assez embarrassante.

Pourtant, on constate une amélioration remarquable dans le nombre d’abonnés à internet depuis les années 2000 jusqu’à nos jours. C’est ainsi que le nombre de cybercafés a explosé dans tout le pays, et les jeunes veillent jusqu'au milieu de la nuit pour chatter ou se livrer à des jeux en ligne. En 2010, le nombre d’internautes a atteint 12.5% de la population. En 2013, l’Algérie était classée au 114e rang mondial parmi les 166 pays enquêtés selon le rapport 2014 "Mesurer la société de l’information", de l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) ; mais le pourcentage d’internautes a augmenté jusqu’à atteindre 16% fin 2015. Le pays comptait alors 18 583 527 abonnements à internet, ce qui représente environ 46 % de la population. Il y a 72 % d'internautes en Algérie âgés entre 15 et 19 ans, dont 40 % qui se connectent tous les jours ou presque. Ainsi, leur  nombre est passé de 2 339 338 en 2013 à 18 583 000 en 2015 grâce à l'internet mobile 3G. Pour ce qui est de son marché, le bilan fait état d’une nette progression du taux de pénétration, passé de 16 % en 2013 à 46 % en avril 2015.

Avec ce progrès timide mais remarquable, l’arrivée de l’internet mobile via les 3G et 4G a montré qu’une seule loi ne saurait suffire pour traiter tous les aspects de la problématique de la société de l’information. Le droit des consommateurs, le droit à la propriété des données, les incidences sur l’urbanisation et la protection des vies privées sont autant de domaines sur lesquels il faudrait aussi légiférer dans le cadre d’une réforme législative globale du secteur du numérique. Dans le but d’améliorer la situation, l’Assemblée populaire nationale (APN) examinera prochainement le projet de loi 2017-2018 sur la poste et les communications électroniques.

Libéraliser les télécommunications par le renforcement de la régulation et l’introduction du marketing dans la gestion du trafic réseau, consolider le taux de connexion à internet en dégroupant la boucle locale de l’opérateur historique, bancariser l’activité monétique d’Algérie Poste, permettre à l’abonné de conserver le même numéro lorsqu’il change d’opérateur, instaurer le roaming national et mutualiser l’infrastructure radio entre opérateurs mobiles sont les nouveautés relevées dans ce nouveau code des télécommunications.

Son application a pour but de réorganiser l’activité des opérateurs des télécommunications et donner de la matière de régulation à l’ARPT (Autorité de Régulation de la Poste et Télécommunications).

L’abolition du monopole exercé par l’opérateur historique dans les télécommunications filaires doit être accompagnée par une diversité des acteurs impliqués dans la régulation des télécommunications.

Autrement dit, la composition de l’ARPT devrait être élargie pour inclure des représentants d’entités indépendantes de l’État afin d’apporter plus de transparence et d’efficacité dans la gestion multidisciplinaire des affaires des télécommunications.

En dépit du fait que le projet de loi des télécommunications offre de nombreuses opportunités pour le développement des entreprises, plusieurs imperfections peuvent être relevées. Elle devrait par exemple veiller à ce que les Algériens les plus pauvres, et notamment ceux qui habitent les zones rurales, accèdent effectivement au haut débit mobile ou fixe.

Avec cet amorcement de son deuxième virage après la loi de 2000, l’Algérie souhaite avoir un classement international convenable surtout parmi les pays du Maghreb.