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Le Conseil de l'Agence spatiale européenne (ESA) a décidé « l'achèvement du développement » du lanceur Ariane 6 et le démarrage de la phase de transition entre l'actuelle Ariane 5 et le futur lanceur dont le vol inaugural est prévu en 2020, a annoncé l'ESA.

« C'est une très bonne étape qui a été franchie », a déclaré Alain Charmeau, le patron d'Ariane Group, interrogé par l'AFP. Cette réunion des représentants des états membres de l'ESA à Paris « a permis de régler certains problèmes épineux » qui restaient encore, notamment autour de la répartition de la fabrication industrielle entre les différents pays, a-t-il dit.

Le démarrage de la phase de transition entre les deux lanceurs est également salué par l'industrie. « Maintenant on a la certitude qu'on va pouvoir organiser correctement la réduction de la fabrication des Ariane 5 et la montée en puissance des Ariane 6 », en 2021 et 2022, note Alain Charmeau.

En décembre 2014, l'Europe spatiale a décidé de se doter d'un nouveau lanceur, Ariane 6, beaucoup moins coûteux que l'actuelle Ariane 5, pour faire face à la concurrence internationale dans le domaine des lanceurs, notamment celle de l'Américain SpaceX.

Mais Ariane Group, coentreprise issue de la fusion des activités lanceurs d'Airbus et Safran, reconnaît n'être que partiellement satisfaite de l'issue du Conseil de l'ESA. « Il reste encore à confirmer des engagements de commandes de lanceurs de la part des différentes entités étatiques », partenaires du programme européen, souligne Alain Charmeau.

Le patron d'Ariane Group avait averti en avril qu'il avait besoin d'avoir ces engagements contractuels « fin juin » afin de pouvoir lancer la production des premiers lots de la future Ariane 6.

« La bonne volonté d'utiliser Ariane 6 est encore confirmée par les décisions d'aujourd'hui. Mais maintenant il faut traduire la bonne volonté en actes » et passer commande, poursuit-il.

« Les usines sont là, les équipes sont là, les premiers prototypes sont en cours de fabrication. Il faut qu'on enchaîne », a-t-il souligné. « C'est pour cela que je mets la pression, avec tout le respect dû à mes clients. Fondamentalement, je ne suis pas inquiet sur le fait qu'on y arrivera », précise-t-il.