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Telecom Italia (Tim) s'apprête à changer son patron, Flavio Cattaneo, dont les rapports se sont récemment tendus avec le principal actionnaire du groupe, Vivendi.

D'après le contrat qu'il a négocié, Cattaneo peut encaisser jusqu'à quelque 50 millions d'euros en cas de départ non volontaire, mais des négociations ont eu lieu pour réduire cette somme jusqu’à 25 millions d’euros ; l'accord prévoit le versement à Cattaneo, « à la cessation de son activité » le 28 juillet, d'une somme de 22,9 millions d'euros à titre de compensation, à laquelle s'ajoutent 2,1 millions pour une clause de non-concurrence durant un an, a indiqué l'opérateur. Cattaneo a finalement accepté un départ « consensuel » et des indemnités moitié moindres.

L'hypothèse privilégiée est la mise en place d'un trio de dirigeants à sa place. Il s'agirait d'Amos Genish, responsable de la convergence chez Vivendi, de Giuseppe Recchi, l'actuel vice-président, et d'Arnaud de Puyfontaine, actuel président de l'opérateur.

Les spéculations sur un possible départ de Cattaneo s'étaient multipliées en raison de tensions entre ce dernier et le groupe de médias français Vivendi, qui détient 23,9% de Telecom Italia.

Fin juin, le ton était monté entre Cattaneo et Rome au sujet du déploiement de réseaux haut débit dans les zones blanches. Le patron de Telecom Italia avait accusé le gouvernement de faire des appels d'offres conçus « ad hoc », des propos vivement condamnés par Rome.

Telecom Italia a affirmé que le départ de Cattaneo était lié « aux importants résultats atteints en avance par rapport au plan stratégique par Telecom Italia, qui permettent de débuter une nouvelle phase ». Il a ainsi contesté que ce départ soit à « rechercher derrière le conflit avec le gouvernement » au sujet de la couverture des zones blanches.

Nommé en mars 2016 avec le soutien de Vivendi, Cattaneo a réalisé un travail de redressement des comptes de Telecom Italia, salué par les analystes. Mais le titre a perdu 18,6% depuis un an.

« Nous évaluerions comme un élément négatif le départ de Cattaneo parce que durant les quatre premiers trimestres sous sa gestion, Tim a clairement amélioré sa performance de tout point de vue ; un divorce prématuré serait une indication qui minerait la confiance sur la pleine exécution du plan jusqu'à 2019 », ont récemment jugé les analystes d'Equita Sim.

 

Vivendi a resserré au printemps son emprise sur l'opérateur, en prenant le contrôle des deux tiers des sièges du conseil d'administration et en nommant de Puyfontaine à sa présidence exécutive. Ces tensions ont ouvert un deuxième front pour Vivendi en Italie, où il est déjà à couteaux tirés avec le groupe de télévision Mediaset, dont il est le deuxième actionnaire derrière la famille Berlusconi.