Le groupe français de téléphonie Orange a été condamné ce mercredi 3 février pour homicide involontaire après le décès fin 2011 d'un technicien, tombé d'une échelle dangereuse, a-t-on appris auprès de l'avocat des parties civiles et du syndicat SUD.
Le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence a infligé au groupe une amende de 50.000 euros, a précisé Christian Pigeon, syndicaliste de SUD, qui s'était porté partie civile au côté de la CGT (autre syndicat français).
'C'est extrêmement important qu'un employeur soit condamné ainsi pour ne pas avoir assuré la sécurité de ses salariés', a commenté le syndicaliste :
'L'entreprise aurait dû mettre à disposition de son salarié les équipements qui garantissaient sa sécurité. Le jugement reconnaît une négligence, cause exclusive de l'accident', a-t-il ajouté.
'Cette décision met en garde les employeurs qui ne respecteraient pas leurs obligations de sécurité: on ne peut pas perdre sa vie à la gagner, a-t-il ajouté.
M. Lachaux, technicien de 55 ans, intervenait le 2 décembre 2011 sur un poteau en bois pour remplacer un cble, quand il est tombé d'une échelle dite 'plate-forme extérieure' (PFE). La chute, d'une hauteur de 4,5 à 5,5 m, lui avait coûté la vie.
Soulignant que cette plate-forme, sur laquelle le salarié était monté pour attacher une sangle en hauteur, n'était 'pas conforme' et n'était 'ni plus, ni moins qu'une échelle un petit peu améliorée', le procureur Jean-François Varaldi avait requis lors de l'audience en décembre (2015) une peine d'amende contre Orange, laissant le soin au tribunal d'en déterminer le montant.
La dangerosité de cette plate-forme extérieure, qui pouvait être utilisée par une personne seule, contrairement à une échelle classique, qui nécessite deux techniciens, avait été soulignée à plusieurs reprises par des syndicats (notamment Sud et la CGT) et l'inspection du travail.
Pour France Télécom, devenue depuis Orange, son utilisation était 'synonyme de réduction des coûts', avait souligné à l'audience l'avocate des parties civiles, Julie Andreu.
Le groupe avait plaidé l'absence de toute responsabilité pénale de la société.
Sollicité par l'AFP pour réagir après le rendu de la décision judiciaire, il n'a pas donné suite dans l'immédiat.