Vivendi entend 'tisser des liens stratégiques' avec certains opérateurs de télécommunications, afin de 'sécuriser' l'accès aux consommateurs pour ses produits, mais cela ne passe pas forcément par une entrée à leur capital, a déclaré, vendredi 22 janvier, le président du directoire du groupe français de médias.
'Nous n'avons pas pour objectif de multiplier les participations', a affirmé Arnaud de Puyfontaine, à l'occasion d'une réunion organisée par la French American Foundation.
Vivendi s'étant retiré des télécoms en France en 2014, avec la vente de SFR à Numericable, est devenu ces derniers mois le premier actionnaire de Telecom Italia avec 21,39% du capital et a acquis, en juillet (2015), un peu moins de 1% de l'espagnol Telefonica, jetant le doute sur sa stratégie affichée de se recentrer sur les médias et les contenus.
'Certains pensent qu'on peut intégrer (l'activité d'édition de contenus et celle d'opérateur de télécoms, NDLR), d'autres pensent, et c'est notre cas, qu'il est important de tisser des liens stratégiques, des liens forts avec des opérateurs, mais qu'on ne peut pas faire tous les métiers en même temps', a assuré le dirigeant.
Si des circonstances particulières ont conduit Vivendi à entrer au capital de Telecom Italia, 'demain, on peut imaginer faire des choses avec Deutsche Telecom sans en devenir actionnaire. Et d'autres discussions que nous avons aujourd'hui se font avec des acteurs dans lesquels nous ne sommes pas actionnaires', a-t-il ajouté, sans vouloir donner plus de précisions sur les acteurs concernés.
Revenant sur le cas particulier de Telecom Italia, Arnaud de Puyfontaine a expliqué que, selon lui, 'l'environnement italien fait en sorte, qu'être premier actionnaire de Telecom Italia nous permet aussi de pouvoir participer à certaines possibilités de développement du groupe dans le secteur des médias', là encore sans donner plus de détails sur ces projets.
Le dirigeant a par ailleurs réaffirmé la volonté de Vivendi d'investir davantage dans la production de contenus, afin de se positionner dans la 'compétition mondiale', qui fait rage dans ce domaine.
Il a rappelé que le groupe investissait déjà environ 2,5 milliards d'euros par an dans les contenus audiovisuels (contre 5 milliards de dollars annoncés par la plate-forme américaine Netflix, au cours de l'année prochaine).
La qualité des contenus et les liens privilégiés avec des opérateurs représentent la 'formule magique qui permettra, à Vivendi, d'atteindre ses objectifs', a-t-il résumé.