Le 27 avril dernier, Abidjan, la capitale économique ivoirienne, a accueilli la première conférence GSMA Mobile Series 360 - Afrique de l'Ouest, une plate-forme régionale regroupant les décideurs politiques et régulateurs locaux et internationaux, ainsi que les leaders de l’industrie mobile, dans le but d’exploiter la puissance des technologies mobiles pouvant promouvoir la transformation numérique et le développement durable de la région. Près de 200 experts y ont pris part pour discuter des problématiques de la transformation numérique de l’Afrique. En marge de cet évènement, Telecom Review a interviewé Akinwale Goodluck, chef de région Afrique subsaharienne de la GSMA, qui a situé les enjeux des questions liées à l’inclusion financière et à l’adoption des services numériques dans l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD).
La conférence GSMA Mobile series 360 se tient pour la première fois en Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest. Quelle est la raison qui a présidé à ce choix ?
La GSMA Mobile Series 360 - Afrique de l'Ouest a été une réponse directe à nos membres et aux parties prenantes qui ont exprimé le vif désir de tenir une conférence centrée sur l'Afrique de l'Ouest avec un fort contenu francophone. La Côte d'Ivoire a été choisie parce qu'elle est l'un des principaux leaders de l'industrie mobile. Par ailleurs, les autorités ivoiriennes ont fortement soutenu et apporté un appui à la conférence.
Le thème retenu est : « Encourager la transformation numérique en Afrique Occidentale ». Qu’est-ce que cela implique ?
Le secteur du mobile joue un rôle-clé dans la promotion de l'intégration numérique, financière et sociale dans de nombreux pays africains en fournissant l'accès aux informations et aux services essentiels. A travers le thème de cette première édition en zone ouest-africaine, nous voulions souligner comment l'innovation mène à cette transformation.
Les perspectives sont-elles bonnes en termes du développement des services dans le domaine de l’agriculture, la santé, l’éducation et la finance en Afrique subsaharienne ?
En raison de sa taille, sa démographie, ses défis en termes d'infrastructures et ses économies croissantes, l'Afrique subsaharienne offre les meilleures conditions pour la conduite de changements utilisant les services mobiles et numériques. Nous sommes particulièrement enthousiasmés par le potentiel de l'IoT (internet des objets) en Afrique subsaharienne.
Le mobile banking est en plein essor et est proposé comme solution pour élever le taux de bancarisation. Qu’en pensez-vous ?
La banque mobile est en plein essor en Afrique subsaharienne et l'argent mobile sera également un grand facteur d'inclusion financière. Le mobile est la colonne vertébrale et l’Afrique subsaharienne est appelée à prendre les devants dans le monde marqué par l'adoption de la banque mobile et de l'argent mobile en raison d’anciennes difficultés liées aux traditions des banques ayant pignon sur rue.
Quelles sont les prochaines étapes pour élargir l’offre des services numériques ?
La GSMA et ses membres ont pour priorité un accès universel et finalement des services là où ils sont nécessaires. Le secteur doit continuer à travailler avec toutes les parties prenantes pour améliorer l'adoption des services numériques en augmentant l'accessibilité financière, tout en fournissant plus de contenus locaux pertinents, ainsi qu’ en améliorant l'éducation des populations et en éliminant les obstacles à l'adoption des services numériques.
L’industrie des télécommunications, est-elle prête à soutenir les ambitions de transformation numérique dans la région ?
L'industrie mobile et nos membres sont très engagés à soutenir les objectifs numériques des gouvernements dans la sous-région. Ceci est démontré par l'engagement constant du secteur avec les régulateurs, les responsables des politiques et d'autres agences gouvernementales.
Lors de cet événement, vous avez signé une convention avec l’Etat ivoirien. Sur quoi porte-t-elle et quelles seront ses répercussions sur le quotidien des Ivoiriens ?
La GSMA est très satisfaite du cadre de collaboration existant entre le gouvernement ivoirien, les opérateurs que sont MTN Côte d’Ivoire et Orange Côte d’Ivoire, les partenaires au développement et la GSMA. Cette plate-forme de travail est le résultat de la table ronde nationale présidée par le ministre Ivoirien de la Communication, de l’économie numérique et de la poste, Bruno Nabagné Koné, et vise à définir les actions pour la réalisation des Objectifs du développement durable (ODD) et adopter les résultats de la table ronde nationale.
Nous sommes très enthousiastes et convaincus de constater que les décisions et mesures communes adoptées apporteront des avantages immenses aux Ivoiriens dans des domaines tels que la santé, l'administration électronique, les services publics, la création d'emplois, l'inclusion financière et la réalisation de certains des ODD.
On parle actuellement de la 5G. L’Afrique subsaharienne pourrait-elle accueillir cette technologie ? Quelles seront les implications sur les services ?
L'Afrique subsaharienne participe déjà à la définition du meilleur spectre et des normes pour la 5G. Cette technologie offrira des débits sans précédent et appuiera de nombreuses nouvelles opportunités. L'Afrique subsaharienne doit donc accueillir la 5G au bon moment.