Alors que le monde devient de plus en plus connecté, les industries témoignent d’une transformation stimulée par les TIC. C’est la raison pour laquelle, au cours d’une entrevue accordée à Telecom Review abordant le dernier rapport d’Ericsson sur « le potentiel de la 5G au niveau des affaires », Wojciech Bajda, chef du département de l’Industrie et de la société au Moyen-Orient chez Ericsson, a précisé que les sources de revenus traditionnels des opérateurs deviennent de plus en plus limitées.
Selon le rapport d’Ericsson intitulé « le potentiel de la 5G au niveau des affaires – numérisation de l’industrie et opportunités inexploitées pour les opérateurs », la 5G sera une technologie-clé pour les opérateurs pour générer de nouvelles sources de revenus à l’avenir. Les opérateurs « profiteront d’un revenu supplémentaire de 34% provenant des opportunités du marché des industries numériques offertes par la 5G » d’ici 2026.
Le rapport d’Ericsson se concentre sur huit industries mondiales principales qui profiteront de la 5G et de la numérisation industrielle, qui comprend la fabrication, la sécurité publique, les services financiers, la santé, l’industrie automobile, le transport public, les médias et le divertissement ainsi que l’énergie et les services publics. Les derniers ont occupé le premier rang quant aux revenus qui, d’ici 2026, seront stimulés par la 5G alors que les services financiers ont occupé le dernier rang.
Durant le lancement du rapport à Dubaï, M. Bajda a indiqué : « nous avons mentionné dans le rapport plusieurs industries qui seront affectées le plus par la 5G. Nous voyons déjà différentes applications déployées, mais pas avec la 5G encore. Plusieurs améliorations auront lieu avant que la technologie soit déployée. »
Selon le rapport d’Ericsson, il est prévu que les opportunités offertes aux acteurs des TIC promouvant la 5G dans le but de numériser les industries représenteront, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, plus de 53 milliards de dollars d’ici 2026. Les opérateurs de télécoms qui s’adapteront à ces tendances en profiteront énormément et l’équipementier suédois prévoit un revenu potentiel pour les opérateurs de 25 milliards de dollars d’ici 2026 au Moyen-Orient et en Afrique. Ceci permettra aux revenus de croître de 23%.
« Dans le rapport, nous soulignons que la 5G sera une nouvelle plate-forme des affaires, et non pas un simple réseau radio mobile modernisé », a précisé M. Bajda, qui a assumé auparavant des positions supérieures chez Ericsson aux E.A.U., en Ukraine, au Botswana et en Tanzanie. « La 5G permettra de mettre en place de nouveaux modèles d’affaires et aura un impact significatif sur les différentes industries de la société », a-t-il ajouté.
Par exemple, à Dubaï, Ericsson travaille sur un projet avec l’Autorité des routes et du transport (RTA) pour connecter tous les taxis et services limousines numériquement afin que la RTA puisse surveiller leur utilisation pour comprendre exactement combien de passagers sont transportés, vers où, etc. Ces informations peuvent « contribuer à améliorer ces services à l’avenir », a précisé M. Bajda.
Le rapport montre que les industries qui seront ciblées par les opportunités d’augmentation des revenus créées ou stimulées par la 5G sont celles de la fabrication et de l’énergie/services publics. Tirer profit de ce potentiel du marché requiert d’investir dans la technologie de la 5G, ainsi que le développement des affaires, des modèles de pénétration du marché et l’adaptation organisationnelle. Afin de promouvoir la capacité de la 5G, les opérateurs doivent « repenser leur rôle ».
« Nos clients sont très intéressés par la 5G », a indiqué M. Bajda en présentant la situation des opérateurs clients d’Ericsson au Moyen-Orient. Toutefois, il n’y a pas encore un spectre alloué à la 5G parce que la normalisation de la technologie est encore en cours de préparation, a-t-il expliqué.
Etant un membre leader du 3GPP, l’organisme de normalisation travaillant pour l’élaboration de la Release 15 (les normes mondiales de la 5G) qui sera émise l’année prochaine, Ericsson constate « beaucoup d’intérêts » de la part des opérateurs mobiles dans la région qui veulent essayer la technologie. « Nous entreprenons ces discussions avec les opérateurs mobiles du Moyen-Orient », a déclaré M. Bajda.
Les opérateurs cherchent à savoir comment ils peuvent faire prospérer leurs affaires et déployer la 5G d’une façon plus efficace. Ils veulent aussi comprendre comment elle peut mieux soutenir les entreprises clients ainsi que les utilisateurs privés.
En utilisant la 5G pour résoudre les défis principaux au niveau de la numérisation des industries, les opérateurs peuvent devenir « plus que développeurs de réseaux », a précisé le rapport d’Ericsson, en abordant des sources de revenu supplémentaires, ce qui leur permettra de devenir « vecteur de services » ou même « créateurs de services ». Il est temps pour les opérateurs d’ « établir une nouvelle identité », a-t-il ajouté.
« Le plus grand intérêt à la 5G ne revient pas au fait que c’est quelque chose de nouveau – tout le monde aspire à ses cas d’utilisation divers et demande l’aide d’Ericsson pour trouver des modèles d’affaires de la 5G », a déclaré M. Bajda. « C’est ce que nous faisons chez Ericsson – nous passons beaucoup de temps à analyser et élaborer des rapports, non pas pour notre propre satisfaction, mais afin de nous réunir avec nos clients opérateurs et penser ensembles comment agir pour subvenir aux besoins de leurs propres clients ».