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La révolution numérique touche actuellement tous les secteurs et toutes les activités humaines quotidiennes. L’homme ne peut plus se passer de son smartphone et sans accès à internet qui sont devenus une partie intégrante de sa vie. En fait, le smartphone accompagne l’utilisateur dans toutes ses activités puisqu’il est un appareil polyvalent qui offre presque tous les services dont on peut avoir  besoin, tels que les services financiers.

Actuellement, ces derniers sont facilement accessibles grâce aux applications mobiles lancées par les banques pour simplifier les transactions bancaires et permettre à  leurs clients d’accéder à leurs comptes. Toutefois, de nouvelles banques 100% mobiles ont émergé.

Ces nouveaux acteurs dans le domaine de la finance sont des banques qui ne sont accessibles que sur smartphones ou tablettes. Ils offrent des services améliorés et instantanés tels qu’ouvrir un compte bancaire en quelques minutes sans envoyer de document, être notifié au moindre achat ou au moindre retrait d’argent, bloquer ou débloquer la carte débit par une simple touche sur l’écran ou même changer le code de la carte.

Dans ce cadre, le groupe de télécoms Orange a lancé sa banque mobile baptisée Orange Bank. Cette nouvelle banque proposera à ses clients la plupart des services d'une banque classique, à savoir un compte et une carte bancaire, un découvert autorisé, une assurance complémentaire gratuite ainsi qu'un livret d'épargne rémunéré, précise le groupe.

A terme, l'offre, dont tous les services sont censés être accessibles en ligne et sur mobile, comprendra également des prêts personnels ainsi que des prêts immobiliers, indique l’opérateur français qui, pour se faire, s'est appuyé sur la plate-forme bancaire de l'assureur Groupama rachetée en 2016.

Ce lancement constitue la première incursion sur le terrain bancaire en France d'un géant des télécoms et la première entrée de longue date d'un acteur de cette taille sur ce marché.

L'objectif affiché est d'atteindre 400 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2018 dans le domaine des services financiers sur mobile, sur l'ensemble des marchés. Les services financiers sur mobile « offrent des perspectives de croissance importantes », assure le groupe.

Pour profiter de ces opportunités, Orange Bank s'appuie sur la force du réseau de 140 boutiques d'Orange habilités en France et a formé environ 890 collaborateurs pour le lancement de sa nouvelle offre bancaire.

Face à ce nouveau concurrent, les banques traditionnelles ont commencé à exprimer une forte résistance. « Orange Bank, c'est une curiosité et probablement une menace » pour les banques traditionnelles, explique Baudouin Choppin de Janvry, directeur au sein du cabinet de conseil Deloitte et spécialiste de l'industrie financière.

Fort de 25 millions de clients dans la téléphonie mobile, le géant français s'est juré de bousculer les services bancaires traditionnels. En effet, les services offerts, comme l'accès à un conseiller virtuel, doivent muscler encore davantage l'attractivité d'Orange Bank qui vise deux millions de clients d'ici dix ans, via un investissement global de 500 millions d'euros.

Annonçant le lancement d’Orange Bank, Stéphane Richard, PDG du groupe télécom, a annoncé que c’est un « projet évolutif qui va s'enrichir au fur et à mesure. On a un calendrier de lancement de nouvelles fonctionnalités sur toute l'année 2018, du crédit à la consommation, des produits d'épargne ».

Orange n'est pas le seul à lorgner sur les services financiers : son rival Altice, maison mère de l'opérateur SFR, a annoncé début juillet travailler au lancement d'une banque à l'échelle européenne d'ici 2019.

Parlant de l’émergence des banques mobiles, Julien Maldonato, directeur de l’industrie financière chez Deloitte, précise que « l’offre de ces banques n’est pas complètement révolutionnaire, mais elles proposent des ajouts de confort, du service amélioré et d’instantanéité, en ergonomie et en interaction entre le client et sa banque ».

Paradoxalement, ce n'est peut-être pas pour y chercher fortune que les géants de la téléphonie s'aventurent dans la finance, estiment certains observateurs. Dans le cas d'Orange, « si l'on regarde l'investissement prévu et le nombre de clients visé, le projet n'est pas rentable sur les dix ans à venir », pointe Nicolas Babel, directeur au sein du cabinet D-Rating, agence de notation de la performance numérique. Le projet ne devient rentable « que si un client à la fois bancaire et télécom change moins souvent d'opérateur télécom que précédemment », explique-t-il.

Toutefois, les banques traditionnelles doivent accepter cette transformation et l’impact de la technologie sur le secteur financier aussi. « Ce confort est à prendre en compte rapidement par les banques traditionnelles, qui devront en faire de nouveaux standards », poursuit-il.

« Plus que de nouvelles banques, je parlerais de services bancaires de nouvelle génération. Nous devons les considérer comme des concurrents : ils peuvent prendre leur place sur le marché, mais pour des besoins très limités ; le moyen de paiement et le suivi budgétaire. Ces banques mobiles proposent peu d’offres sur l’épargne et le crédit », souligne Denis Mancosu.

Il va sans dire que la numérisation de n’importe quel domaine va le transformer complètement et ses acteurs traditionnels seront menacés par les nouveaux services et la nouvelle expérience client améliorée. Le plus grand défi serait de promouvoir la durabilité de la performance face à la forte concurrence.