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Airbus Defense and Space et le CNES, l'agence spatiale française, ont annoncé avoir signé un contrat pour développer une constellation de quatre satellites d'observation de la Terre en 3D, à vocation civile et militaire.

La constellation CO3D (Constellation optique en 3D) sera composée de quatre satellites électriques de 300 kilos chacun environ qui seront lancés en 2022.

Elle « permettra de fournir des images stéréoscopiques (image prise par deux capteurs légèrement distants, NDLR) de résolution submétrique (50 cm), à vocation mondiale », précient le CNES et Airbus Defense and Space dans un communiqué commun.

Avec les quatre satellites Pléiades Neo qui seront lancés à partir de 2020, voire avec les deux Pléiades lancés en 2011 et 2012 s'ils fonctionnent encore, « la constellation CO3D offrira une capacité de revisite inégalée pour l'imagerie à haute résolution », affirment-ils.

En orbite héliosynchrone, à environ 800 km d'altitude, cette flotte de satellites permettra en effet de repasser plus fréquemment au-dessus d'un point donné pour voir l'évolution de la situation.

Le budget est d'environ 200 millions d'euros, réparti pour moitié entre le CNES et Airbus, selon une source proche du dossier.

Airbus Defense and Space, qui sera chargé de la construction et de la gestion des satellites, l'a emporté sur Thales Alenia Space. L'entreprise fournira notamment un « Modèle numérique de surfaces (MNS) global de haute précision » qui permet la modélisation 3D de carte ainsi que les images à « l'utilisateur final qui est le gouvernement français », à travers le CNES, selon Airbus Defense and Space.

L'agence spatiale, pour qui c'est un projet dual, civil et militaire, s'en servira pour la gestion des risques naturels, la recherche scientifique ou encore pour les besoins des armées.

« C'est une gouvernance très originale, un partenariat entre le public et le privé, un coinvestissement équilibré qui permet d'associer des besoins publics et des besoins commerciaux. Le CNES n'est pas propriétaire de l'infrastructure, ce qui est une première », a-t-on souligné à l'agence spatiale.

« Ce contrat conforte Airbus en tant que partenaire de confiance pour le CNES et les autorités françaises et renforce notre position de leader du marché en Europe et dans le monde », se félicite le président d'Airbus Defense and Space France, cité dans le communiqué.

Pour le président du CNES Jean-Yves Le Gall, également cité dans le communiqué, la constellation CO3D ouvre « une nouvelle ère dans l'observation de la Terre », permettant « notamment un plus haut débit de réactualisation, une plus grande résilience ainsi que des performances élevées ».