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Les Nations unies ont indiqué que les demandes de brevets en rapport avec l'intelligence artificielle, ou l'IA, ont bondi ces dernières années, la majeure partie ayant été publiées depuis 2013. Les nouveaux chiffres publiés par l'Organisation de la propriété intellectuelle (Ompi), une agence spécialisée de l'ONU, font état de la récente augmentation massive des inventions fondées sur l'IA.

« On a assisté à un saut quantique depuis approximativement 2013 », a déclaré le directeur général de l'Ompi, Francis Gurry, lors d'une conférence de presse à Genève. « Nous pouvons nous attendre à un nombre considérable de nouveaux produits, applications et techniques fondées sur l'intelligence artificielle qui changeront notre vie quotidienne, et qui façonneront également la future interaction humaine avec les machines que nous avons créées », a également écrit Gurry.

L'IA est la science dont le but est de faire exécuter par une machine des tâches que l'homme accomplit en utilisant son intelligence et ses capacités cognitives.  Grâce à de récentes avancées technologiques, les algorithmes, autrefois simples exécutants, ont acquis une certaine indépendance et décident par eux-mêmes des actions pour atteindre leur objectif.

L'IA fait désormais partie de notre vie quotidienne : des smartphones aux cyber-assistants, en passant par les véhicules autonomes, par exemple. Elle est aussi utilisée par les militaires et en médecine.

Dans son premier rapport consacré aux « tendances technologiques », l'Ompi observe que plus de 340 000 demandes de brevet en rapport avec l'IA ont été enregistrées depuis son apparition dans les années 1950. La majeure partie a été publiée depuis 2013.

L'étude est basée sur des données de 2016, mais Gurry a affirmé ne pas avoir de raison de penser que la tendance se soit inversée. La question qui préoccupe certains est de savoir comment adapter le monde du travail à cette nouvelle révolution industrielle. D'autres s'inquiètent des conséquences de son utilisation par les militaires. Le directeur général de l'Ompi a souligné que ce n'était pas à son organisation de dire si ces nouvelles technologies étaient bonnes ou mauvaises.

Selon l'étude de l'ONU, les demandes de brevets en lien avec l'IA représentent environ 0,6% de toutes les demandes, mais ce pourcentage devrait évoluer. L'étude révèle aussi que 26 des 30 principaux déposants de demandes de brevet dans le domaine de l'IA sont des entreprises, les quatre autres étant des universités ou des organismes de recherche publics.

IBM détenait le plus grand portefeuille de demandes de brevet dans le domaine de l'IA avec 8290 inventions à la fin de 2016, suivie de Microsoft, avec 5930 inventions. Viennent ensuite Toshiba (5223), Samsung (5102) et NEC (4406).

Quant aux Chinois, ils représentent 17 des 20 principales universités ayant déposé des demandes de brevet dans le domaine de l'IA.

« L'apprentissage automatique, en particulier les réseaux neuronaux qui ont révolutionné la traduction automatique, est la principale technique d'intelligence artificielle divulguée dans les brevets et incluse dans plus du tiers des inventions recensées », note par ailleurs l'Ompi.