Nommée « Musik Bi »au Sénégal, une plate-forme de téléchargement légal de musique a été lancée, le  mercredi 24 février, avec des titres de près de 200 artistes déjà disponibles, une première dans ce pays et en Afrique, selon ses promoteurs qui entendent ainsi contribuer à la lutte contre le piratage.
Elle est ""un concept qui vient de +musik bi+"" signifiant "" la musique"" en langue wolof parlée majoritairement au Sénégal et en Gambie, a indiqué à l'AFP Moustapha Diop, directeur général de Solid, une PME sénégalaise spécialisée dans l'informatique qui a développé le projet.
""Il s'agit de la première plate-forme de ce genre permettant de télécharger de la musique via SMS ou le système de paiement électronique PayPal"" au Sénégal, mais c'est aussi ""le premier site de téléchargement légal de musique en Afrique via SMS"", selon un communiqué de Solid, qui a présenté Musik Bi lors d'une conférence de presse qui précise : ""Avec Musik Bi, chacun peut maintenant, via un téléphone mobile ou un ordinateur, acheter à partir de son crédit téléphonique et télécharger des titres musicaux dont il peut disposer ensuite quand et où il le souhaite sans avoir besoin d'une connexion internet puisqu'il ne s'agit pas de streaming.""
Solid explique avoir lancé ce projet après avoir constaté ""que beaucoup d'artistes en Afrique ne vivent pas bien de leurs œuvres"".
""A cause du piratage, ils ne vendent que très peu de CD, support par ailleurs de moins en moins adapté au marché, face à l'émergence d'internet et du numérique sur le continent. Ils ne gagnent de l'argent qu'avec les concerts et autres prestations, les revenus des sites de streaming n'étant pas particulièrement avantageux. Toute une partie de la vente de leur travail leur échappe complètement"", estime la PME.
Mercredi (24 février) en fin d'après-midi, le catalogue de Musik Bi affichait 188 artistes au total avec des titres classés dans une quarantaine de genres, de l'acoustique au zouk en passant par le jazz, le rap, le reggae, le gospel, la musique religieuse musulmane, le slam et le mbalakh, de la musique sénégalaise basée sur les percussions.
Parmi les artistes répertoriés, figurent des stars connues à l'étranger comme Youssou Ndour, Baaba Maal, Wasis Diop, Tiken Jah Fakoly mais aussi des vedettes plus jeunes dont Yoro Ndiaye, Faada Freddy, Carlou D., Marema et Imany à côté des rappeurs comme Awadi, Keyti, Matador ou Nix.
Les chansons coûtent entre 300 et 500 francs CFA (45 et 76 centimes d'euros).
Interrogée sur le mode de rétribution, une source au sein de Solid a indiqué, que la part revenant à l'artiste était de 60%, et celle de Musik Bi 40% ""après règlement des opérateurs, qui réclament des pourcentages très variables"". Aucun détail supplémentaire n'a été fourni.