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Le géant sud-africain des télécoms MTN, sommé de payer 134,4 milliards de francs CFA (environ 205 millions d'euros) de redevances impayées aux autorités béninoises, tente de négocier cette somme jugée « excessive ».

L'Autorité de régulation des communications électroniques et de la poste du Bénin (Arcep) a ouvert une procédure de sanction contre la filiale locale de MTN, Spacetel Bénin SA, pour n'avoir pas payé des redevances annuelles de gestion et d'utilisation des fréquences, selon une décision datée du 17 novembre.

La décision de l'Arcep, qui fait état de « manquements » concernant « le non-paiement des redevances d'exploitation des ressources en fréquence », met en demeure Spacetel Bénin SA de payer les redevances « dues au titre des années 2016 et 2017 », soit la somme 134,4 milliards de francs CFA.

Cette mise en demeure intervient alors que le directeur général de MTN Bénin, Stephen Blewett, de nationalité sud-africaine, s'est vu retirer son titre de séjour et sommé de « quitter le territoire au plus tard le 24 novembre 2017 », selon un arrêté du ministre de l'Intérieur Sacca Lafia. Le gouvernement lui reproche d' « avoir mené sur le territoire de la République du Bénin, des activités attentatoires à la sécurité et à l'ordre public » sans donner davantage de précisions.

De son côté, MTN « conteste ce montant que nous jugeons excessif », a déclaré Karen Byamugisha, chargée de communication du groupe en Afrique du Sud. Des discussions sont « toujours en cours » pour trouver une solution amiable au désaccord, a-t-elle ajouté.

Les rapports entre les autorités béninoises et l'opérateur MTN, qui possède le plus grand réseau de téléphonie mobile au Bénin avec plus de quatre millions d'abonnés, se sont progressivement dégradés ces derniers mois.

MTN Bénin a souvent été mis à l'index pour la mauvaise qualité de ses services et a déjà fait l'objet d'une procédure de sanction : en juin dernier, il a été condamné à payer une amende de 492 millions FCFA, soit 0,3 % de son chiffre d'affaires de 2016, « en raison de la persistance du manquement à son obligation de qualité de service », selon l'Arcep.