Après que Mubadala a octroyé au Groupe Etisalat la Licence d’accès universel aux services (UASL) pour 15 ans en 2007, Etisalat a accédé au marché nigérien en 2008 à travers la compagnie EMTS (Emerging Markets Telecommunication Services). Selon Hatem Dowidar, PDG du Groupe Etisalat, à l’époque, le Nigeria était considéré stratégiquement comme l’un des plus importants marchés de télécoms en Afrique en ayant la plus grande population dans la région mais avec une faible pénétration du mobile de 20%.
« L’entreprise avait enregistré un Ebitda positif dans moins que quatre ans et était devenu l’opérateur de réseau de télécommunications qui a enregistré la croissance la plus rapide dans la région. En 2014-2015, elle a connu une croissance record de 18% et a atteint un parc d’abonnés de 22 millions abonnés », a-t-il indiqué.
Bien que les éléments fondamentaux soutenant la croissance et l’augmentation de la pénétration mobile fussent présents, les conditions macroéconomiques du Nigeria, la forte dépréciation de la monnaie et les défis relatifs au marché étaient préjudiciables, empêchant « EMTS » de continuer la réalisation de son plan ambitieux de croissance.
Dowidar a expliqué : « outre le climat des affaires incertain et les questions des régulations, le comportement irrationnel de quelques concurrents qui se sont lancés dans une guerre des prix notamment au niveau des tarifs des données, a limité la capacité de l’entreprise à augmenter les prix pour regagner l’équilibre face à l’inflation et l’augmentation des coûts. »
Les associés de EMTS ont négocié de bonne foi avec les créanciers et ont présenté un offre de restructuration de la dette, toutefois les créanciers n’ont pas accepté l’offre. De même, ils se sont réunis à maintes reprises avec les autorités nigériennes, y compris le régulateur de télécommunications, NCC et la Banque centrale du Nigeria, afin de les informer de la gravité de la situation et de la nécessité de restructurer la dette de l’EMTS afin qu’elle puisse se remettre sur la voie de l’insolvabilité.
Le Groupe Etisalat n’a pas été affecté et les agences de notation ont confirmé ceci en réaffirmant sa note élevée. Par contre, la valeur comptable des actions EMTS dans les comptes de Groupe Etisalat est nulle.
« L’une des raisons principales du défaut de prêt de EMTS qui a été déboursé en partie en dollars est la détérioration de la position du taux de change du Nigeria, le flottement de la monnaie suite à la dépréciation du Naira et le faite que les autorités monétaires ont refusé toutes possibilités de convertir la dette du dollar vers le Naira. Le Groupe Etisalat a pris la décision difficile de quitter le marché nigérien afin de protéger les intérêts du groupe et des parties prenantes », a conclu le PDG du Groupe.