Typography

L'opérateur norvégien de télécoms Telenor a annoncé la démission de deux de ses cadres dirigeants dans le sillage d'un scandale de corruption qui a éclaboussé sa filiale russe Vimpelcom en Ouzbékistan.

L'annonce de ces démissions est liée à la remise par le cabinet Deloitte d'un audit sur la façon dont Telenor, contrôlé à 54 pour cent par l'Etat norvégien, avait géré l'affaire.

"" Le rapport indique qu'aucun salarié de Telenor n'a été impliqué dans des actes de corruption "", a déclaré Gunn Waersted, présidente du conseil d'administration de l'opérateur de télécoms, dans un communiqué.

"" Il crédite en partie Telenor pour la façon dont il a exercé son rôle d'actionnaire de Vimpelcom, mais pointe aussi des faiblesses dans la structure organisationnelle, la communication et le leadership sur ce point. C'est grave "", a-t-elle ajouté.

Les deux démissionnaires sont le directeur financier, Richard Olav Aa, et le directeur juridique, PÃ¥l Wien Espen, qui étaient tous deux suspendus depuis novembre dans l'attente des conclusions de Deloitte.

En février, Vimpelcom, dont l'actionnaire majoritaire est le milliardaire russe Mikhaïl Fridman, avait accepté de payer une amende record de 795 millions de dollars aux autorités américaines et la société avait reconnu avoir versé des pots-de-vin à une société proche de la fille du président ouzbek, Goulnara Karimova, pour obtenir des licences de téléphonie dans le pays.

Malgré qu'un salarié de Telenor ait sonné l'alarme dès 2011, les soupçons n'étaient remontés jusqu'au directeur général d'alors, Jon Fredrik Baksaas, qu'en mars 2014, puis à son conseil d'administration en décembre de la même année, et enfin au ministère de tutelle en octobre 2015.

La gestion de cette affaire a déjà coûté son poste au précédent président du conseil d'administration de Telenor, Svein Aaser, poussé vers la sortie par le gouvernement norvégien en octobre.

Les recherches lancées par la direction de Telenor après l'affaire Vimpelcom ont révélé d'autres cas d' "" éventuels manquements "", a par ailleurs précisé le groupe. Selon lui, l'un concerne des "" soupçons de malversation financière "" dans un pays qui n'a pas été identifié mais dont la police a été saisie. L'autre implique la filiale thaïlandaise Dtac, où des écarts par rapport aux règles éthiques internes ont été découverts.

L'entreprise refuse de fournir plus de détails dans l'attente des conclusions des enquêtes internes attendues fin 2016, mais précise que la police et le gouvernement norvégiens ont été informés