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Le gouvernement marocain a entamé le processus de privatisation pour cette année par la cession de 8% du capital et des droits de vote qu’il détient dans l’opérateur Maroc Telecom. De plus, l’Etat a informé l’opérateur historique de la cession de sa part restante dans les semaines à venir pour se désengager totalement.

L’Etat organisera une offre publique de vente et une cession de blocs d’action sur le marché boursier marocain. Vue le grand nombre d’actionnaires dans le marché, cette opération se fera certainement en plusieurs fois. « Maroc Telecom est la première capitalisation boursière de la bourse de Casablanca. Il va falloir faire attention pour ne pas assécher les liquidités et pour ne pas trop perturber le bon fonctionnement de notre place », présume un patron d’une société de bourse.

Toutefois, des calculs montrent que grâce à la cession de ces 8%, l’Etat serait capable de récupérer aux alentours de 9 milliards de dirhams. De plus, les financiers de l’opérateur ont promis de faciliter cette opération pour son succès. Une fois les 8% cédés, l’État détiendra encore 22% du capital de Maroc Telecom.

Flatté d’avoir plus de 61 millions de client, Maroc Telecom a pu réaliser plus de 36 milliards de dirhams de chiffre d’affaires en 2018. La présence du groupe s’étend de la Mauritanie, au Burkina Faso, au Gabon, Mali, Côte d’Ivoire, Bénin, Togo, Niger, Centrafrique jusqu’au Tchad. Sous la présidence d’Abdeslam Ahizoun, l’opérateur compte plus de 10 000 salariés répartis sur tout le continent africain. Depuis 2013, la multinationale émiratie Etisalat est l’actionnaire de référence en détenant 53% du capital qu’elle a racheté auprès de Vivendi pour 4,2 milliards d’euros.

L’Etat marocain ne s’est pas contenter de céder ses participations dans l’operateur historique, mais il va se désengager aussi de l’hôtel La Mamounia et de la station thermique de Tahaddart, comme le prévoit le budget 2019. Le prestigieux hôtel de Marrakech est détenu à hauteur de 65% par l’Office national des chemins de fer (ONCF), la ville de Marrakech détient 20% et 15% sont dans le portefeuille de la Caisse des dépôts et de gestion (CDG). Le ministre des Finances a annoncé que c’est la part de l’ONCF qui fera l’objet d’une cession.

En somme, de sources affirment que l’État du Maroc n’a pas l’intention de tout vendre cette année. Au moins une opération attendra le début de l’année prochaine.