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Avec une vision claire de « connecter la nation », Ogero a cette année  grandement progressé  grâce aux efforts inlassables déployés pour améliorer l’infrastructure au Liban et promouvoir la croissance du pays. Dans une entrevue exclusive accordée à Telecom Review, Imad Kreidieh, directeur général et président du conseil d’administration d’Ogero a déclaré que les Libanais témoigneront de l’impact immédiat des améliorations entreprises par  l’entreprise dans le but de mettre en place une infrastructure solide qui pavera la voie au déploiement de la FTTC et la FTTH.

 Deux mille dix sept était une année pleine d’exploits pour Ogero. Pouvez-vous mettre l’accent sur  ses réalisations les plus importantes ? Quelles étaient les vitesses d’internet et capacité maximales atteintes au cours de l’année précédente ?

Les exploits réalisés en 2017 sont les piliers de ceux beaucoup plus importants qui se concrétiseront en 2018. La liste suivante énumère les événements qui ont marqué l’année 2017.

Imad Kreidieh rencontre les jeunes

Afin de maintenir la promesse de transparence et communication constante avec les gens, nous avons  réalisé la première interview en direct sur réseaux sociaux qui m’a permis de communiquer avec les jeunes Libanais et de répondre à leurs questions tout en révélant  les prochaines missions et vision d’Ogero.

« Unleash the speed »

Afin de tester la capacité de l’infrastructure et de l’équipe et la réaction des internautes, nous avons   organisé une série de journées de vitesse ouverte baptisée « Unleash the speed » ou « Libérer la vitesse ». Durant ce test, 62% des abonnés sis dans 35 régions libanaises ont profité, durant une seule journée, de vitesses de 12 Mbps.

Adoption des DWDM et IPMPLS

Dans le but de poursuivre l’amélioration du réseau, l’équipe d’Ogero a adopté l’infrastructure en couches de transport de données (DWDM et IPMPLS). Ceci a offert aux utilisateurs dans tout le pays un débit plus haut et plus stable.

Réhabilitation des cabines téléphoniques

Après des années de négligence au niveau de la maintenance, l’équipe d’Ogero s’est lancée dans la réhabilitation de toutes les cabines téléphoniques installées sur tout le territoire national tout en sensibilisant les gens sur l’importance de préserver ces propriétés publiques utilisées encore par beaucoup d’entre eux.

Nouveau décret de frais et vitesses

Suite au grand succès de « Unleash the speed », et sous l’auspice du ministère des Télécommunications, Ogero a mis en œuvre le nouveau décret de frais et vitesses qui a permis aux abonnés d’avoir de nouveaux bouquets de services  à des vitesses illimitées et prix réduits.

Projet pilote de la technologie G.FAST

Dans le cadre de ses efforts visant à tester toutes les technologies disponibles pour répondre aux besoins et attentes de tous les Libanais, Ogero a lancé son premier projet G.FAST à ABC Verdun où nous avons garanti à Audi Bank des vitesses dépassant 600 Mbps. Une telle vitesse permettra une expérience TIM aisée pour des opérations bancaires à distance et une assistance en direct en haute définition.

FTTH et ville intelligente à BeitMisk

Le projet résidentiel de BeitMisk a été équipé en fibre à domicile (FTTH), comme une première étape vers son  déploiement sur tout le territoire.  BeitMisk est aussi le fondement de la première ville intelligente au Liban ; les résidents ont pu tester un tableau de bord intelligent et un agent conversationnel intelligent leur permettant de surveiller et contrôler l’environnement où ils vivent, travaillent et se détendent.  

Mise à niveau Cadmos Alexandros

La mise à niveau de l’infrastructure du réseau national s’est accompagnée d’une mise à niveau de la capacité internationale au niveau du câble marin Cadmos/Alexandros, ce qui a permis d’atteindre une capacité agrégée de 4,2 TB au niveau de tous les câbles.

Lancement du projet pilote FTTC

Bien que la FTTH soit en cours de déploiement dans les grandes villes, les autres régions ne seront pas privées des vitesses internationales standards. Voilà pourquoi, le projet pilote FTTC (fibre à la cabine) a été lancé à Khaldeh et Sahel Alma et le sera dans d’autres régions dans les mois à venir, et ce dans le but d’atteindre une vitesse minimale de 50 Mbps.

FTTH Hamra et Achrafieh

En se basant sur le succès de la ville intelligente de BeitMisk, Ogero a fait un autre bond en avant dans le cadre de son initiative visant à connecter la nation. En effet, nous avons œuvré pour équiper Hamra et Achrafieh avec la FTTH, ce qui garantira une vitesse supérieure à 50 Mbps aux abonnés qui leur permettra de profiter d’une meilleure expérience de communication, divertissement et travail.

Lancement du déploiement de la LTE-A

Dans le cadre du plan d’Ogero visant à couvrir tout le territoire libanais par la connectivité ultra rapide, les régions lointaines qui étaient encore connectées à la technologie WLL à cause de l’absence d’un réseau DSL, commencent  à l’être par  la technologie LTE moderne. Cette plate-forme sans fil ajoutera une nouvelle norme de qualité aux services de voix et données, avec des vitesses de 225 Mbps.

Lancement du projet ADSL à la VDSL

Ogeroa lancé un plan courageux en parallèle avec le déploiement de la FTTH au Liban, visant à changer les ports ADSL en VDSL dans plusieurs régions, qui permettra aux utilisateurs sis dans un rayon de 500m du bureau central de profiter   de vitesses allant  jusqu’à 50 Mbps.

Tout ceci met l’accent sur le changement que nous induisons dans le secteur et nous permet de dire qu’Ogero est vraiment en train de « connecter la nation ».

La compétition entre les fournisseurs de services d’internet (ISP) peut constituer un défi, d’autant plus que vous faites face au problème des connexions illégales  Comment y faites-vous face ? Qui contrôle les prix d’internet, y compris ceux imposés par Ogero ?

La seule façon pour faire face à une concurrence féroce est de garantir la meilleure qualité et fiabilité du service internet. Voilà pourquoi nous avons lancé le projet FTTX.

Quant aux prix, les régulations des ISP et les tarifs sont des prérogatives de la Direction générale de l’investissement et la maintenance au sein du ministère des Télécommunications, y compris ceux  d’Ogero.

Les ISP locaux réclamaient auparavant qu’ils louaient des capacités de téléchargement de satellites internationaux pour compenser le manque d’E1 local. Pouvez-vous nous expliquer cette question ?

En général, les satellites sont utilisés dans le cadre des services internet pour des buts de redondance et dans les régions lointaines où le déploiement de l’infrastructure nécessaire est difficile, mais pas comme un moyen principal pour offrir l’internet.

Les IPS ont essayé tous les moyens possibles pour combler le manque en E1, y compris le téléchargement de satellites internationaux. Une telle capacité comporte plusieurs contraintes dont le coût élevé du haut débit limité et la latence due à la propagation de la terre au satellite.

Depuis que vous avez ouvert la ligne de bail des E1, avez-vous encore une  capacité suffisante ?

Ogero et le ministère des Télécommunications ont une capacité suffisante au niveau des câbles redondants sous-marins en fibre optique. Par exemple, IMEWE est actuellement équipé de 1.5 Tb/s et l’usage constitue près de 25%. En outre, Ogero améliore toutes les composantes du réseau (au niveau local ou international) afin de répondre aux besoins futurs.

Ogero a déployé des stations LTE en 2017. Est-ce que l’investissement dans la LTE est nécessaire dans le contexte du déploiement de la fibre ? Est-elle dédiée aux utilisateurs finaux ou constitue-t-elle juste un investissement à court terme pour transférer les données entre vos stations ?

Ogero et le ministère ont déployé la LTE-A dans les régions lointaines où l’infrastructure du réseau n’est pas disponible et donc nous ne pouvons pas y déployer la fibre. Afin de répondre à la demande de ces régions rapidement et à égalité, nous et le ministère  avons déployé une infrastructure sans fil qui garantit au client final tous les services tels que la FTTx, d’où l’appellation WTTx (Wireless to the x). Le réseau sans fil fixe offert  aux utilisateurs finaux dans ces régions garantit  des services internet aux clients à une vitesse pouvant atteindre 225 Mbps.

Puisque la mission d’Ogero est de connecter la nation toute entière et non pas les villes principales et peuplées, il était impératif d’adopter une série de technologies pour s’adapter avec le changement des conditions entre une région et une autre.

Les gens attendaient une telle technologie avec impatience et nous ne pouvons pas les faire attendre une autre décennie. Voilà pourquoi, la LTE-A a été déployée, offrant des services voix et données de haute qualité aux utilisateurs finaux, au lieu de la technologie WLL qui couvrait les régions n’ayant pas accès au réseau DSL. La LTE-A garantit à ces utilisateurs des vitesses de 200 Mbps et nous sommes actuellement en train de la déployer dans toutes les régions équipées de WLL.  

 Actuellement, Ogero œuvre pour renforcer le réseau FTTC au Liban. Pouvez-vous nous en parler ? Où en êtes-vous de ce processus ?

Le processus a été complété du côté légal et financier. Nous avons eu l’approbation du Conseil des ministres et du Parlement en ce qui concerne le financement du projet de la FTTX qui couvrira tout le territoire libanais. En outre, un document d’appel d’offres a été préparé et  rendu public fin novembre 2017.

La date butoir pour que les fournisseurs potentiels présentent leurs offres était le 25 janvier 2018. Après avoir évalué les appels d’offres et choisi les lauréats, nous allons leur donner un mois pour mobiliser leurs ressources afin d’entamer le projet fin mars 2018.

Les Libanais profiteront d’un déploiement massif des cabines tout au long des phases de mise en œuvre du projet.

A votre avis, quand le Liban profitera-t-il d’un réseau FTTH complet ?

La mise en place d’un réseau FTTH complet implique le déploiement de la fibre dans chacun des domiciles ou bâtiments, ce qui n’est pas réalisable à ce stade. C’est pour cette raison que nous avons nommé le projet « FTTX » parce qu’il comprend la fibre à la cabine, fibre au bureau et fibre au domicile.

Nous espérons que ce projet soit achevé dans une période de 30 mois afin de pouvoir garantir une vitesse minimale de 50 mbps à chaque utilisateur d’internet.

FTTH est un projet à long terme qui évoluera selon les données démographiques et la demande. Cette technologie sera très dynamique et son déploiement dépendra du pays et des exigences du marché.

Quelles sont les défis auxquels vous avez fait face en 2017 ? Comment avez-vous pu les surmonter ?

Le défi principal était la maintenance de notre infrastructure existante parce qu’elle était basée sur le cuivre et était négligée durant les 13 dernières années. Il fallait faire face aux plaintes des gens pour n’avoir pas fixé le réseau fixe ou pour la mauvaise connexion causée par le manque de maintenance du cuivre.

En outre, nous nous sommes confrontés au défi de l’ingénierie et de la conception dans nos efforts visant à mettre à niveau les capacités de l’entreprise pour offrir de meilleurs produits et services aux gens. Heureusement, nous avons pu relever ces deux défis en même temps ; nos équipes de maintenance ont commencé leurs travaux dans tout le pays et nous sommes en train de faire 500 interventions chaque jour afin d’installer les nouvelles lignes ou réparer la connexion.

En parallèle, l’équipe d’ingénierie a pu identifier toutes les mises à jour nécessaires pour améliorer le réseau principal et soutenir l’augmentation de la demande pour la capacité. Nous avons mis en place sept projets liés au réseau principal et différentes couches de transport. Nous avons presque terminé toutes les mises à jour qui nous permettront de nous engager au niveau projet qui ajoutera encore plus de pression parce que l’internet ultra rapide signifiera que la demande sur les bouquets de données et de capacité internationale augmentera.

D’ici  mi 2018, nous serons capables de gérer l’augmentation de la demande sur les données. Les gens témoigneront de la grande différence dans tout le pays.

Quels sont vos plans pour l’année 2018 ?

L’engagement à un projet tel que la FTTX requiert beaucoup de ressources et d’attention parce que la crédibilité d’Ogero est en jeu, et l’engagement du ministère des Télécommunications au Liban sera crucial. En 2018, nous travaillerons sur ces projets que nous avons lancés en 2017.

Outre la FTTX, nous lancerons le Wifi public d’Ogero à l’Aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth  en premier lieu, puis nous allons le lancer dans d’autres régions publiques dans des villes bien spécifiques dans tout le pays.

Nous avons aussi terminé le document d’appel d’offres pour le centre de donnée et le Cloud national qui s’achèvera en 2018 et seront utilisés par des agences gouvernementales et par le secteur privé.