Typography

D'anciens cadres de l'équipementier en télécoms Ericsson accusent le groupe suédois d'avoir versé de multiples pots-de-vin dans le monde entre 1998 et 2001, dont l'un qui l'a dénoncé aux autorités américaines, rapportaient des médias suédois.

Le quotidien Dagens Nyheter et la radio publique SR ont interrogé Liss-Olof Nenzell, qui a quitté Ericsson au début des années 2000, et qui affirme avoir transmis au régulateur boursier américain, la SEC, des documents prouvant ces transactions suspectes.

Des sommes énormes partaient du siège en Suède, via Zurich, vers des destinataires secrets dans le monde entier ", écrit Dagens Nyheter, se référant à Nenzell, qui était au cœur de ce système et en conservait la trace.

Le journal évoque 1,4 milliard de couronnes vers des comptes bancaires en Malaisie ou 763 millions de couronnes vers la Pologne via Jersey, pour les flux les plus importants.

SR a enquêté plus spécifiquement sur l'argent destiné à des responsables politiques et des hauts fonctionnaires au Costa Rica, dont le président Miguel Angel Rodriguez, " à un moment où Ericsson était en compétition pour un grand contrat étatique dans les télécoms ".

La radio affirme aussi avoir le témoignage de " plusieurs anciens cadres dirigeants d'Ericsson qui, sous le couvert de l'anonymat, ont raconté comment ils se sont rendus coupables de corruption active pour décrocher des contrats dans un grand nombre de pays ".

Ericsson a toujours nié avoir monté un système de corruption déjà évoqué, au début des années 2010, dans les médias suédois. Il a réitéré dans Dagens Nyheter qu'il n'avait jamais " trouvé de faits attestant qu'auraient été versés des pots-de-vin ".

En juin, le groupe avait révélé deux enquêtes le visant : l'une aux États-Unis concernant, selon la presse suédoise, des abus de biens sociaux en Chine, l'autre en Grèce, pour corruption.