L'action Ericsson a trouvé des couleurs à la Bourse de Stockholm après l'annonce du départ du directeur général, sanctionné pour avoir échoué à redresser la rentabilité de l'équipementier suédois en télécommunications. Hans Vestberg cèdera sa place avec effet immédiat, a annoncé le président du conseil d'administration, Leif Johansson, sachant que le directeur financier, Jan Frykhammar, va assurer l'intérim.
Le titre Ericsson, qui a perdu 4 pour cent de sa valeur depuis l'arrivée de Vestberg au poste de PDG et près de 25 pour cent depuis le 1er janvier, a terminé en hausse de 1,5 pour cent à la Bourse de Stockholm.
Ericsson bataille depuis le début des années 2000 pour maintenir son rang sur le marché des réseaux face à ses concurrents Nokia, Siemens ou Alcatel-Lucent. Sous la férule de Hans Vestberg, il a massivement investi et recruté à tour de bras entre 2010 et 2015, alors que s'érodaient revenus et bénéfices.
L'industriel peine aujourd'hui à rebondir sur des marchés arrivés à maturité et fortement concurrentiels comme l'Europe et l'Amérique du Nord, à faible croissance économique comme l'Amérique du sud et la Russie, ou à l'arrêt comme la Chine.
Ses bénéfices et son chiffre d'affaires ont chuté de 26 pour cent et 11 pour cent respectivement au deuxième trimestre de 2016 par rapport au trimestre correspondant de 2015, et Ericsson a décidé de doubler ses objectifs de réduction des coûts avec à la clé des milliers de suppressions d'emploi.
L'agence Standard and Poor's a indiqué qu'elle confirmait la note "" BBB+ "" d'Ericsson mais l'assortissait d'une perspective abaissée de "" stable "" à "" négative "".
La position de Hans Vestberg apparaissait d'autant plus fragile après les révélations récentes sur les généreux bonus accordés à l'équipe dirigeante et le coût de ses déplacements professionnels en jet privé, de l'ordre de 50 millions de couronnes (5,4 millions d'euros) par an depuis 2010.