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Les acteurs des secteurs des TIC et des services financiers ont salué les résultats et les recommandations de politiques faites par le groupe spécialisé de l’UIT sur les services financiers numériques après que son processus de consultation biennal  se soit  achevé, et a été considéré comme une « grande réussite ». Le groupe spécialisé de l’UIT a présenté, le 19 avril, ses 85 « recommandations de politiques » au cours d’un atelier de travail intitulé « services financiers numériques et inclusion financière »  qu’a accueilli la Banque Mondiale à Washington D.C.

Bilel Jamoussi, chef du département des groupes d’étude du bureau de normalisation des télécommunications de l’UIT, a souligné que c’était le moment opportun de tenir un tel atelier suite à la mobilisation des efforts internationaux visant à garantir une orientation liée à la réalisation de l’inclusion financière.

Il a  par ailleurs indiqué : « les innovateurs cherchaient à développer des études de cas relatifs à l’inclusion financière et comprendre leurs écosystèmes. Les entreprises des TIC et de services financiers  sont entrées dans un nouvel espace compétitif où chaque secteur détermine  l’avantage compétitif qu’il peut tirer de son expertise. Toutefois, les régulateurs de TIC et services financiers se sont trouvés devoir faire face à différents mandats et expertises et différentes perspectives sur les opportunités et risques liés aux services financiers numériques. Par conséquent, des efforts internationaux ont émergé pour assister à l’inclusion financière. »

Selon  lui, le but du groupe spécialisé de l’UIT était de promouvoir la cohésion de ces efforts. Il a dépassé en effet les attentes et est devenu l’un des groupes spécialisés de l’UIT connaissant le plus grand succès. Les recommandations du groupe spécialisé de l’UIT mettent en exergue les principaux domaines sur lesquels les régulateurs, décideurs, fournisseurs de services financiers numériques et fournisseurs de système de paiement doivent se concentrer pour augmenter l’usage de services financiers numériques, le volume des transactions menées ainsi que la compétition sur le marché. Cette dernière stimulera la réduction des coûts de ces services et établira un écosystème ouvert qui garantit l’accès au marché à tous, à savoir les banques ainsi que les institutions non bancaires.

Dans son intervention finale, Jamoussi a souligné que le groupe spécialisé était caractérisé par la diversité de ses participants qui s’est avérée être le point fort du groupe. Il a spécifié : « après deux ans de consultations extensives, notre groupe spécialisé a conclu son travail en publiant 85 recommandations de politiques et 28 rapports thématiques. Ces résultats significatifs seront présentés en détail durant l’atelier. Tous les groupes qui y ont participé et qui ont collaboré avec le groupe spécialisé de l’UIT ont, tout au long du processus  mis en relief sa diversité et son  ouverture. »

Dans le même contexte, Sebastian Molineus, directeur du département des marchés mondiaux et de la finance à la Banque Mondiale, a salué l’effort déployé par le groupe spécialisé de l’UIT et l’élaboration des 85 recommandations de politique en indiquant qu’ils « complètent parfaitement » le travail de la Banque Mondiale en abordant l’inclusion financière. Il a précisé : « je salue les recommandations faites par le groupe spécialisé de l’UIT sur les services financiers numériques – les résultats sont pertinents, opportuns et complètent parfaitement notre approche relative aux questions liées aux services numériques financiers et à l’inclusion financière. Depuis que le G20 a reconnu l’inclusion financière comme étant un des piliers-clés de l’Agenda international du développement élaborée en 2010, nous voyons aujourd’hui comment les technologies numériques offrent des solutions puissantes pour élargir l’accès aux services financiers. »

En outre, Molineus a souligné l’augmentation rapide du taux de l’inclusion financière atteint par quelques pays grâce aux technologies numériques et a déclaré qu’elles sont capables de façonner fondamentalement le secteur des services financiers.

Il a indiqué : « nous avons déjà témoigné d’améliorations rapides au niveau de l’inclusion financière dans des pays tels que l’Inde, le Kenya, la Tanzanie et la Chine. Ceci a été réalisé grâce à l’utilisation des technologies numériques et parce que les pays susmentionnés ont pu surmonter les obstacles qui entravaient leurs efforts visant à garantir plus d’accès aux services financiers aux populations mal desservies. Les technologies numériques transforment actuellement et façonnent fondamentalement les modèles des affaires de l’industrie des services financiers. »

Selon le responsable exécutif de la Banque Mondiale, les technologies numériques sont au cœur de l’innovation en cours dans plusieurs domaines du secteur financier. Il a ajouté que les nouvelles technologies ont apporté de nouveaux acteurs sur le marché des services financiers qu’il a salué pour avoir trouvé des moyens novateurs pour offrir les services financiers aux communautés mal desservies.

Molineus a mentionné : « les innovations critiques au niveau des services financiers numériques sont en cours de déploiement dans plusieurs domaines du secteur financier, y compris l’identification, l’authentification, les services de la connaissance du client ou KYC, les services de paiement ainsi que l’infrastructure du marché promouvant la transaction de données et autre sources de données pour l’évaluation des demandes de crédit. Ces développements apportent aussi de nouveaux acteurs sur le marché tels que les entreprises de la FINTECH, les opérateurs mobiles et les entreprises d’e-commerce. Ils essaient tous de trouver des moyens novateurs pour créer des solutions de services financiers améliorés, plus personnalisés et plus accessibles aux populations mal desservies ».

Il a conclu son allocution en déclarant que les recommandations proposées par le groupe spécialisé de l’UIT sur des thèmes tels que l’interopérabilité, la technologie et l’innovation renforceront les normes internationales. Il a aussi indiqué que l’UIT et la Banque Mondiale sont sur la bonne voie en disant : « les recommandations sur l’interopérabilité, la technologie et l’innovation au niveau de la compétition promouvront les normes internationales et les meilleures pratiques. Comme je l’ai déjà mentionné, ceci se répercutera  sur notre travail quotidien sur le terrain en garantissant l’assistance technique à nos pays clients et gouvernements qui cherchent à créer une égalité de chance entre les fournisseurs de services financiers. En général, je pense que nous sommes sur la bonne voie et c’est bien de voir nos  priorités et idées liées à l’expansion de l’inclusion financière d’une façon sûre, bien alignées avec nos deux missions ».

Jason Lamb, directeur adjoint des services financiers pour les pauvres chez la Fondation Bill & Melinda Gates, a souligné que l’une des motivations qui ont poussé l’UIT à créer le groupe spécialisé était de promouvoir le débat entre les parties prenantes pour comprendre comment les technologies numériques peuvent assister à la réalisation de l’inclusion financière. Lamb a décrit comment le groupe spécialisé a pu faire ceci en engageant une large variété de parties prenantes pour stimuler un « mouvement » plus vaste vers la collaboration inclusive de plusieurs parties prenantes afin d’atteindre le but de l’inclusion numérique financière.

Il a indiqué : « alors que nous pensions à  nous engager avec l’UIT, nous avions en tête quatre objectifs. Le premier était d’élargir le cercle des parties prenantes dans le domaine des services financiers numériques et de l’inclusion financière. Ce groupe spécialisé a apporté une large gamme de régulateurs, entreprises technologiques et autres acteurs. Le véritable exploit réalisé par ce groupe était sa capacité à rassembler ces personnes dans un même groupe. Le deuxième objectif était de continuer à promouvoir la promesse des services financiers numériques en tant que solution viable économiquement pour que les pauvres et les personnes n’ayant pas un compte bancaire puissent accéder au secteur financier formel et profiter des opportunités économiques. Il faut que toutes les parties prenantes réunies durant cet évènement prennent part à cette solution. Nous sommes ravis du fait que ce groupe spécialisé a pu rassembler une panoplie de parties prenantes, mais il faut rassembler encore plus d’acteurs. Je pense que cet effort déployé en coopération avec l’UIT était le début de ce que nous appelons à la Fondation Gates un « mouvement ». L’un de nos objectifs stratégiques liés à ce mouvement mondial est de rassembler toutes les parties prenantes et  d’élargir le cercle au-delà des banques centrales et privées. »

Lamb a ajouté que les recommandations de politiques faites par le groupe spécialisé de l’UIT seront une valeur ajoutée à la Fondation Bill & Melinda Gates permettant de promouvoir les approches de bonnes politiques de l’inclusion financière et l’exécution effective des actions encouragées par de telles politiques.

 

A la fin de sa présentation, il a conclu en disant : « notre troisième objectif était d’influencer les politiques et approches de mise en œuvre relatives aux services financiers numériques. Les recommandations faites visent à influencer la façon par laquelle les pays aident les parties prenantes à penser non seulement aux politiques qu’elles intègrent dans leur écosystème, mais aussi à leur approche de la mise en œuvre. Enfin, le quatrième objectif était sur la promotion des leçons et meilleures pratiques que les quatre groupes de travail au sein du groupe spécialisé ont élaborées ensemble. L’élaboration de 28 rapports thématiques et 85 recommandations de politiques reflète un travail significatif. »