La France et l'Allemagne feront mi-septembre une nouvelle proposition à l'Union européenne de taxation des Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) pour qu'ils apportent une « juste contribution » aux finances publiques des pays où ils tirent des revenus, a annoncé le ministre des Finances français Bruno Le Maire.
« Nous déposerons avec nos partenaires allemands au prochain conseil des ministres des Finances qui aura lieu à Tallinn mi-septembre une proposition nouvelle de taxation des Gafa », a déclaré Le Maire sur Facebook Live.
« Nous proposons de prendre comme base de référence le chiffre d'affaires de ces grands groupes, de fixer à partir de là un niveau de taxation et de faire en sorte que ces grands groupes payent ce qu'ils doivent payer aux Trésors publics des pays européens où ils font des bénéfices », a-t-il précisé.
Le Maire a admis que des propositions dans ce domaine avaient été déjà faites dans le cadre de l'Union européenne et de l'OCDE, mais regretté que cela n'aboutisse pas. « Pour le moment, les négociations sont enlisées », a-t-il constaté.
Grâce à une activité dématérialisée, les grands groupes sur internet, pour la plupart américains, sont des champions de l'optimisation fiscale grâce à des montages financiers qui minimisent leurs impôts. En France, Google est ainsi dans le collimateur depuis plusieurs années.
Mais le géant américain a marqué en juillet un point face au fisc français : le Tribunal administratif de Paris a estimé qu'il ne devait subir aucun redressement fiscal sur le territoire, sur un total de 1,115 milliard d'euros réclamé par l'administration fiscale. Après cette décision, le gouvernement a ouvert la porte à une « transaction » avec le groupe américain.