Dans tous les pays, on assiste à une explosion démographique se concrétisant par l’augmentation des déplacements, et les risques d’accidents de la route encourus se font de plus en plus nombreux et dangereux. Constructeurs automobiles internationaux et entreprises high-tech se sont donc mobilisés pour remplacer le conducteur humain par un logiciel permettant l’automatisation totale du pilotage afin de limiter le nombre de dégâts causés par le trafic routier.
Des premiers essais à la conception
C’est en 1977, au Japon, que la première expérience de voiture connectée a lieu. Le véhicule essayé, parcourant dans une totale autonomie, tout un trajet, à la vitesse de 30km/h. Il a fallu ensuite attendre sept ans pour que le géant de l’industrie automobile l’allemand Mercedes-Benz tente la même expérience en utilisant une camionnette dont la vitesse a atteint les 100km/h.
A partir des années 2000, le concept de voiture autonome entame un virage radical ; en 2003, Toyota présente un premier concept de voiture autoguidée capable de se garer de manière totalement indépendante. Cette technologie a été ensuite reprise et développée par Ford et par Mercedes-Benz. C’est ainsi que les nouveaux modèles de véhicules qui ciblaient auparavant une clientèle haut de gamme, ont commencé à comprendre des systèmes de technologie plus accessibles au grand public tels les détecteurs d’angle mort, les avertisseurs de franchissement de ligne ou encore le freinage automatique. Afin de pouvoir rivaliser avec des concurrents tels Google, Tesla ou Uber, le géant Apple a enfin commencé à tester ses voitures autonomes sur les routes de la SiliconValley. L’automobile à laquelle la firme a eu recours est une Lexus RX450h munie de capteurs, de radars et de caméras. Contrairement à d’autres constructeurs, Apple semble s’orienter non pas vers une voiture entièrement conçue par ses soins mais vers un ensemble logiciel qui pourrait rendre une voiture autonome.
Comment fonctionnent les voitures autonomes ?
Les constructeurs ont recours, dans la conception de la voiture autonome, à un système très complexe constitué de composantes variées, dont le principal élément est appelé LiDAR ou télémètre laser. Cet appareil permet de mesurer les distances, grâce à un rayon laser qui est projeté sur une cible qui renvoie à son tour le rayon lumineux et à un boîtier électronique qui calcule le déphasage entre l'émission et la réception. En d’autres termes, ce télémètre laser permet à la voiture de modéliser en 3D l’environnement qui l’entoure. S’ajoute à ce système un radar, à la fois capteur et émetteur d’ondes radio et qui aide à mesurer les distances, une caméra, équipée de deux objectifs, capable de prendre un nombre élevé de photos par seconde et assurant un visionnement en relief et finalement, un odomètre. Dépendants l’un de l’autre, ces « outils » communiquent via l’ordinateur de bord et se chargent de collecter des données et de les lui envoyer, dans le but de permettre à ce dernier de guider la voiture automatiquement.
Selon les experts, « afin de fonctionner correctement, un véhicule autonome doit parcourir des milliers de kilomètres pour alimenter sa base de données en images, expériences et interactions. C’est le concept du « machine-learning » ».
Niveaux d’automatisation de voiture
Il existe cinq types de voitures autonomes : les voitures autonomes niveau zéro où c’est au conducteur de tout maîtriser. En d’autres termes, elles ne sont pas, à proprement dire, autonomes, mais elles disposent d’une sonnerie, appelée « lane departure warning », qui avertit du franchissement d’une ligne blanche.
Les voitures du niveau 1 sont, quant à elles, munies d’un dispositif d’aide à la conduite. Citons à titre d’exemple le système d’assistance au freinage ou le système de contrôle électronique de stabilité.
Pour ce qui des automobiles du niveau deux, celles-ci sont pourvues du dispositif « park assist », qui leur permet d’automatiquement se garer ainsi que du dispositif « traffic jam », utile lors des embouteillages, puisqu’il contrôle automatiquement la vitesse et la distance par rapport à la voiture qui la devance. Ces deux éléments servent dans une circulation extrêmement dense ou sur une autoroute, à une vitesse de plus de 60km/h. S’ajoute à cela le système « park assist feet off », grâce auquel le conducteur a la possibilité de sortir de la voiture et de « la laisser faire ». Pour parler d’automatisation partielle de la conduite, l’on ne peut que mentionner la voiture autonome de niveau trois qui peut absolument rouler seule. Dans ce cas, la présence du conducteur est obligatoire, mais ce dernier ne joue que le rôle de superviseur pour la gestion des situations exceptionnelles, reprenant ainsi le contrôle du véhicule, quand la nécessité s’impose. La Google Car est l’exemple typique de la voiture autonome de niveau trois.
Finalement, les voitures du niveau quatre sont entièrement autonomes et peuvent assurer la conduite toutes seules après leur avoir indiqué la destination à atteindre et leur avoir délégué l’ensemble du processus de conduite. « Vous n’aurez qu’à vous installer, indiquer votre destination et puis vous reposer. La circulation de ces voitures autonomes de niveau trois et quatre n’est pas encore autorisée dans certains pays, comme en France où la convention de Vienne impose qu’un conducteur ait en permanence le contrôle de son véhicule », affirment les experts.
Avantages de la voiture autonome
A l’origine de 90% des accidents de voiture qui ont lieu dans le monde se trouve l’être humain. Selon le cabinet KPMG, « la voiture autonome permettrait de réduire les accidents de 80% d’ici 2040. Certaines voitures connectées peuvent même communiquer avec d’autres et prévenir les accidents dans les angles morts. Les voitures autonomes ont également pour objectif de réduire le stress et l’angoisse de certains chauffeurs dans des embouteillages ». Il est à noter également que, grâce à ces engins, « le temps de déplacement sera réduit, la circulation plus fluide, que le développement de ces voitures autonomes aura aussi pour conséquence de réduire l’émission globale des gaz à effet de serre, grâce à la réduction du nombre d’embouteillages et que les infrastructures routières pourraient, elles aussi, être préservées », comme l’expliquent les experts.