Le fabricant chinois de smartphones Xiaomi a dévoilé un processeur conçu par ses soins, rejoignant les très rares géants des télécoms capables d'en produire, à l'heure où Pékin ambitionne de développer son industrie des semi-conducteurs.
Xiaomi a présenté lors d'une fastueuse cérémonie à Pékin sa puce « Surge S1 », évoquant une « prouesse » technologique.
Seuls trois autres fabricants de smartphones dans le monde peuvent se targuer de produire leurs propres processeurs : l'américain Apple, le sud-coréen Samsung et le chinois Huawei. « La capacité de le faire, c'est la plus prestigieuse performance que peut viser un fabricant de smartphones », s'est enthousiasmé Lei Jun, directeur général et cofondateur de Xiaomi.
Le « Mi 5C », dévoilé simultanément, sera le premier appareil du groupe à être équipé de ce processeur maison. Jusque-là, Xiaomi recourait pour ses smartphones à des puces du fournisseur américain de semi-conducteurs Qualcomm et du taïwanais MediaTek. Or, cette technologie est jugée cruciale pour mieux intégrer le système d'exploitation aux appareils et pour rester compétitif en Chine comme à l'étranger.
Xiaomi ne cache pas ses ambitions à l'international, où il a réussi quelques percées, notamment en Asie du sud-est, en Russie, et surtout sur le gigantesque marché indien. Néanmoins, il dépend toujours de la Chine, où il réalise l'écrasante majorité de ses ventes, même s'il y voit sa part de marché s'effriter drastiquement face à l'irruption de concurrents locaux sur le créneau du smartphone à bas prix.
Lei Jun a salué l'appui décisif des autorités locales dans les projets de Xiaomi, une firme privée. De fait, Pékin affirme volontiers ses ambitions dans le développement du secteur chinois des semi-conducteurs qui sont un composant essentiel des processeurs, pour réduire sa dépendance vis-à-vis des onéreuses importations venues des Etats-Unis.