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Ariane a célébré son 100e tir avec succès en Guyane. Le lanceur lourd européen, d'une masse de 780 tonnes au décollage, a placé sur orbite deux satellites de télécommunications, Horizons 3e et son partenaire SKY Perfect JSAT Corporation et Azerspace-2/Intelsat 38 pour Azercosmos Intelsat.

Ce satellite multifonction, selon Arianespace, doit notamment permettre de répondre à la demande croissante en service de télédiffusion directe (DTH) et en services de télécommunications pour les gouvernements et privés en Europe, Asie centrale et du sud, au Moyen-Orient et en Afrique sub-saharienne.   

En service depuis 22 ans, Ariane 5 est auréolée depuis plusieurs années d'une réputation de fiabilité. Mais l'heure de la retraite approche. Trop coûteuse à produire, pas assez polyvalente, elle va devoir céder peu à peu la place, entre 2020 et 2023, à sa remplaçante Ariane 6, plus adaptée au paysage spatial mouvant et très concurrentiel de ce début de siècle.

Ariane 5 porte maintenant à 95 le nombre de lancements parfaitement réussis et a placé sur orbite 207 satellites, selon Arianespace. Il y a eu deux vrais échecs, deux échecs partiels et en janvier 2018, la fusée a placé sur une orbite dégradée deux satellites mais ceux-ci sont parvenus ensuite à rejoindre l'orbite visée.

Succédant à Ariane 4, moins puissante, Ariane 5 a connu des débuts difficiles. Lors du vol inaugural en 1996, la fusée explose peu après le décollage. Toute la Guyane se souvient encore de cette image de forces de l'ordre avec des masques à gaz le 4 juin 1996 à Sinnamary à 60 km à l'Est de Kourou.

Nouvel échec cuisant en 2002 pour le vol inaugural de la version lourde ECA. « Le moteur n'a pas tenu le choc et la fusée est retombée dans l'océan », raconte Hervé Gilibert, actuel directeur technique d'ArianeGroup, la coentreprise Airbus-Safran créée en 2014 pour développer Ariane 6.

« Nous avons mis trois ans pour redresser la barre », se souvient cet ingénieur qui venait alors de prendre les commandes du programme.

La fusée européenne a alors vécu un âge d'or, car pendant des années les lanceurs américains, avec la navette spatiale et l'Atlas, se sont concentrés sur le marché institutionnel domestique.